Notre expérience de volontariat à Cianjur

Après notre visite du Japon, nous atterrissons en Indonésie fin juillet pour un séjour d’environ 6 semaines. Pour démarrer sur de bonnes bases, nous avons choisi une courte immersion avec un volontariat à Cianjur.

Nous ne nous attardons pas à Jakarta et prenons le bus pour Cianjur. C’est une agglomération de 2 millions d’habitants, qui ressemble pourtant à un village. Totalement hors des sentiers battus, les touristes y sont une denrée rare.

Qu’est ce que « Volunteer in Java » ?

Nous longeons chez un habitant, Kumis, qui est le fondateur de l’association. Il est aussi professeur d’anglais et se souvient que c’est grâce aux interactions avec les étrangers qu’il a eu envie d’apprendre la langue de Shakespeare. C’est ainsi que lui est venue l’idée d’accueillir des gens chez lui en échange de la participation à des classes d’anglais et 100 000 roupies (environ 7€) par jour et par personne. Nous y resterons 4 jours pour enseigner l’anglais à des enfants de 11 à 19 ans.

Sa maison est assez grande mais adepte du confort s’abstenir. Deux chambres sont réservées aux volontaires. Lorsque nous sommes arrivés, Gen et Matt (un couple de français) étaient déjà présents, aussi nous avons eu la deuxième, avec matelas au sol et colocation avec quelques belles blattes. La salle d’eau n’a pas d’eau chaude, les toilettes ne sont pas reliés à l’eau courante… En gros un séjour en immersion qui nous a permis de bien voir le mode de vie local. Cela ne nous a pas dérangé mais si vous comptez faire un petit séjour « club med », ce n’est pas l’endroit.

Les cours d’anglais

Pour nous cela a commencé 10 minutes à peine après être arrivés. Le temps de poser nos affaires et Kumis nous embarque avec lui pour une classe privée de 5 enfants de 12 à 19 ans. Le cours a lieu à domicile et dans une pièce à part où une dizaine d’enfants jouent. Autant dire que le calme est compliqué à obtenir. Kumis explique rapidement aux enfants la leçon du jour (présent simple), leur donne des exercices et part de la salle… A nous de les corriger puis de discuter avec eux afin de les faire travailler leur oral.

Les autres jours, nous avons 3 heures de classe, dans différentes écoles. Le but de notre visite est d’inciter les enfants à s’exprimer et les professeurs axent donc leur cours sur nous, notre pays, ce que nous aimons en Indonésie… Et nous font chanter la marseillaise à tous les cours :). Les indonésiens adorent chanter et cela est souvent intégré au processus d’apprentissage. Ils apprennent des chansons en anglais pour travailler leur vocabulaire et la prononciation. Ayez donc en stock 1 ou 2 chansons en anglais que vous connaîtrez par cœur avant d’arriver, cela peut être utile. Le reste du temps, se sont des discussions simples mais cela nous a beaucoup plu de pouvoir échanger avec eux. Leur joie et enthousiasme de voir des étrangers sont impressionnants. Le point d’orgue de nos rencontres est toujours à la fin de classe, lorsque les étudiants trépignent d’impatience pour obtenir des selfies avec nous ! C’est très bon enfant et l’ambiance est super sympa.

Volontariat à Cianjur
Photo de groupe avec les étudiants d’un lycée professionnel

La seule exception a été l’école publique où ils ont eu la « bonne » idée de faire aller Guilhem dans la classe de filles et moi dans la classe des garçons. Les enfants étaient intenables, criaient dès qu’on est rentré dans la salle (dans la mienne les garçons montaient même sur les tables et tapaient des pieds ). Les heures nous ont paru très longues. A chaque fin de phrase, des applaudissements, des cris… Et à la fin du cours ce fut encore pire. Guilhem a eu la chance de tomber sur une prof expérimentée qui lui a permis de prendre la fuite en retenant ses élèves et en lui disant de courir. Pour moi ça a été un « vis ma vie de star » avec selfies à gogo, étudiants qui se battent pour que je signe leur cahier, leurs mains, leurs bras en me bousculant dans tous les sens. Une sorte de pogo géant dont je n’ai pu me sortir qu’après un craquage de nerfs qui les a calmés deux minutes… Dont j’ai profité pour partir à grande vitesse. Promis je n’envierais plus jamais les stars…

Le temps libre

Puisque nous ne pouvons pas avoir plus de 3 heures de cours par jour, Kumis propose des sorties. A priori il accompagne souvent au jardin botanique de Cibodas le dimanche, aux plantations de cacao, aux rizières ou même au mariage lorsqu’il y en a un.

Nous avons eu droit à la visite du village flottant (frais de participation de 30 000IDR /pers) . Situé à environ 30 minutes, nous partons avec Kumis, Gen et Matt. Après une courte balade nous permettant de voir une plantation de cacao et une autre de caoutchouc, nous arrivons sur le lac artificiel. Y est installé une centaine de fermes de piscicultures qui constitue « le village » . Puisque les femmes n’ont pas le droit de résider sur l’eau, un autre village où sont logés les femmes et les enfants est sur la rive. Kumis nous y conduit, nous amène à un de ses copains pour nous proposer une excursion sur le lac à 100K et s’envole encore une fois dans la nature… Nous refusons la balade et ne le retrouverons qu’une bonne heure plus tard après avoir fureté dans tous les coins du village. Mais cela a été l’occasion de croiser des enfants, à nouveau super contents de nous voir et courant vers nous avec de sonores « hello miss, hello mister »!

Plantation de caoutchouc
Plantation de caoutchouc
Village flottant
Village flottant
Enfants du village
Enfants du village

Nous aurons une deuxième sortie un soir pour aller écouter un groupe de rock, très sympa.

Nous avons aussi eu l’occasion de déguster une variété de plats locaux puisque tous les soirs Kumis nous emmène dans un street food different. C’était toujours délicieux et nous n’avons jamais eu de problèmes intestinaux même si des fois nous préférions ne pas regarder la « cuisine ». Nous nous sommes ainsi découverts une vraie passion pour les Sate Ayam (petites brochettes de poulet avec un laquage non identifié et cuites sur un mini barbecue… un régal).

Notre sate ayam 3 étoiles michelin
Notre sate ayam 3 étoiles michelin

Le reste de notre temps libre, nous discutions avec Gen et Matt qui nous ont donné plein de bons plans pour le tour du monde ou nous nous promenions en ville. Même là, il était courant que des passants nous interpellent pour prendre des selfies avec nous… C’est étrange mais on s’y fait.

Conclusion

Cette expérience a réellement été enrichissante et nous avons beaucoup apprécié le contact direct avec la population locale. Les professeurs sont très accueillants, les enfants enchantés de rencontrer des étrangers. Toutefois le peu d’heures de cours que nous avions nous a quand même fait sentir un peu inutile. Ajoutez à cela que Kumis essayait régulièrement de nous caser une activité payante avec un de ses amis, nous avons finit par écourter notre séjour (nous devions rester une semaine). C’est un peu dommage car l’initiative est intéressante.


LMSCOUPNos coups de cœur

  • le contact avec les enfants, surtout ceux du lycée professionnel. Ils ont été adorables.
  • l’immersion dans une zone sans touriste.

LMSDECDéceptions

  • Nous aurions volontiers accepté de faire plus de cours.
  • Le manque d’interaction avec Kumis lui-même. Chez lui il ne nous parlait pas hormis pour nous proposer les tours ou nous dire l’heure de nos cours.

Informations utiles et conseils

Pour contacter Kumis et en savoir plus sur l’association : http://volunteerinjava.com/

Prévoyez des vêtements qui couvrent les épaules et les jambes. Pour les femmes, l’école vous prêtera les voiles pour se couvrir la tête.

Comment s’y rendre ?

Depuis Jakarta: prendre un bus à la gare de Kampung Rambutan au sud de la ville. Pour 30 000 IDR/personne il vous emmenera à Cianjur. Le notre est partie à 9h du matin mais il n’y a pas vraiment d’horaire, il part quand il est plein. Comptez 6 heures de route avec une pause déjeuner au milieu. Rien que le trajet est une incursion dans la vie indonésienne, avec les vendeurs qui montent et descendent du bus en marche ainsi que les séries télé à l’eau de rose qui passent en boucle. Il n’y a pas de vrai arrêt de bus donc n’oubliez pas de dire au chauffeur où vous souhaitez descendre.

Selon l’endroit oú Kumis vous donne rendez-vous, il est possible que vous deviez prendre un petit bemo. Normalement c’est 5000 IDR la course. Nous avons payé 6000 IDR mais nous étions tout juste arrivés. Nous ne connaissions pas encore la nécessité de tout négocier avec les indonesiens.

Au point de rendez-vous, il enverra sûrement un scooter vous chercher. Cependant n’ayez crainte, ses acolytes conduisent vraiment bien.

Pour repartir, si vous comptez enchaîner avec Jogyakarta, un bus part directement de Cianjur. Départ 16h, arrivée 4h du matin, 60 000 IDR par personne. Le bus est confortable mais froid.

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