Après la visite de Santiago, nous avions rendez-vous du côté de Valparaiso pour rencontrer notre futur van. Nous en avons profité pour visiter cette ville atypique et pleine de charme.
Découvrir Valparaiso
Le meilleur moyen d’en apprendre plus sur la ville est de participer à un free walking tour. Deux groupes, un en anglais, l’autre en espagnol, partent à 10h et 15h depuis la place Anibal Pinto. En 2h30, nous en avons beaucoup appris.
Par exemple, saviez-vous que Valparaiso est la deuxième ville au monde avec le plus de street art (après Sao Paulo) ? Cette spécificité lui a valu la reconnaissance de l’UNESCO au patrimoine mondial. Cependant, n’importe qui ne peut pas apposer son art sur les murs de la ville, il faut avoir reçu une invitation de la municipalité. Aussi de grands artistes tels que Inti ont égayé la ville avec leur talent. La solution, si l’on n’est pas un graffeur connu est de demander aux propriétaires de maison. Nombre d’entre eux acceptent que leur façade soit taguée car cela leur assure un mur net. Il y a un certain respect entre auteurs d’art de rue et les beaux graffitis ne se font pas taguer par dessus. Par contre le moindre espace blanc est mis à profit pour faire des tags rapides et sans grand intérêt. Mieux vaut donc se mettre d’accord avec un bon graffeur pour garder les alentours de sa maison agréables.
Mais les couleurs de la ville ne sont pas que dans le street art, elles se déclinent sur toutes les petites maisons, même en haut des collines. Selon la rumeurs, les propriétaires des maisons allaient demander aux pêcheurs du port les restes de peinture qu’ils utilisaient pour leurs bateaux. C’est la raison pour laquelle les maisons ont autant de couleurs différentes. En se baladant, nous tombons aussi sur de magnifiques demeures, toute blanche et signe de richesse. Celles ci datent de l’époque où Valparaiso était la ville la plus riche du pays grâce à sa situation géographique stratégique. Elle a longtemps été le dernier port sur la route maritime passant au sud du Chili. Tous les bateaux s’y arrêtaient donc. Ajoutez à cela sa proximité avec une mine de nitrate nécessaire à la fabrication de la poudre à canon : sa fortune était faite. Cependant entre la création de nitrate de synthèse et l’ouverture du canal de Panama à la navigation, la ville s’est rapidement vue désertée. Elle mise à présent sur le tourisme et tout porte à croire que ça lui réussit au vu du nombre d’étrangers que nous y avons croisés !
Pour découvrir Valparaiso, mieux vaut avoir de bonnes jambes car la ville s’étend sur 45 collines! Pour aider les habitants 14 funiculaires ont été mis en service… Mais aujourd’hui seulement 6 d’entre eux fonctionnent encore. Lors du free walking tour, le guide vous en fera prendre un ancien pour en apprécier le charme.
Comme un peu partout au Chili, nous avons croisé un grand nombre de chiens errants et certains nous ont accompagnés en balade. Bien que cela soit interdit, ils sont nourris par toute la population. Ne vous inquiétez pas, ils ne sont pas agressifs. Certains ont juste une dent contre les pneus de voiture qu’ils essaient inlassablement de croquer dès qu’ils en voient une passer. Quand on les voit se jeter sur chaque voiture, on se demande comment ils atteignent l’âge adulte.
Bien qu’en bord de mer, Valparaiso n’est pas la ville idéale pour prendre le soleil, elle est plutôt orientée vers l’activité portuaire. Cependant à tout juste 30 minutes de bus vous arriverez à Viña del mar. C’est un peu l’équivalent de Nice : une grande plage pleine de monde en été et des restaurants chics avec vue sur mer. L’avantage, c’est qu’au Chili la population n’est pas particulièrement composée de lève-tot. Aussi il est possible de se trouver un coin de sable tranquille en matinée.
Au final Valparaiso nous a vraiment beaucoup plu et nous serions volontiers restés un peu plus longtemps que 4 jours. Mais nous devions aménager notre van et les petites rues en pente ne sont pas spécialement recommandées pour faire des travaux dans sa voiture.
Nos coups de coeur
- La musique dans les rues à toute heure
- Les graffitis magnifiques que l’on découvre de partout dans la ville.
- La gentillesse de la population.Que ce soit dans l’auberge de jeunesse, le vendeur d’empanadas ou le guide du walking tour, ils étaient disponibles pour répondre à toutes nos questions, même les plus farfelues (comme « où peut on faire des matelas sur mesure dans les alentours »…)
- La spécialité de la ville : le chorrillana. Un gros tas de frites recouvert d’oignons et de lamelles de boeuf. Pas spécialement raffiné mais c’est bon.
Nos déceptions
- Même si nous sommes restés 4 jours sur place nous n’avons pas pu profiter pleinement de la ville car nous avions la tête ailleurs avec l’achat du van. C’est dommage car Valparaiso est très agréable.
Informations pratiques et conseils
Comment aller à / partir de Valparaiso
Depuis Santiago, des bus partent toutes les demi-heures. Environ 4300 pesos selon l’heure de départ.
Pour circuler en ville ou aller à Vina del Mar, il y a beaucoup de petit « colectivo » (bus). Le prix est de 740 pesos le trajet pour les étrangers et 480 pesos pour les locaux. Souvent les conducteurs font payer le prix local.
Logement
Nous étions au Karamba hostel. Les dortoirs de 4 sont corrects, le petit déjeuner copieux et le personnel vraiment très serviable. Une bonne adresse. 11€ par nuit par personne.
Sécurité
Les habitants aiment faire la bringue jusqu’à tard le soir le samedi. Comme il est interdit de boire dans la rue, ils se retrouvent à boire dans les nombreux escaliers de la ville, à l’abri des regards. Notre guide nous a donc conseillés d’éviter de prendre des escaliers dont on ne voit pas le bout, surtout le dimanche matin.
Quand visiter Valparaiso ?
Si vous avez l’occasion, soyez à Valparaiso pour le nouvel an. La ville compte alors près de 50 000 personnes venues admirer le plus grand feu d’artifice du monde (enfin, le deuxième plus grand depuis 2016, quand Dubai a décidé de le détrôner). Sinon janvier et février restent les deux meilleurs mois pour profiter du soleil.
