Frontière Laos Cambodge, comment éviter les arnaques 

La frontière Laos Cambodge est réputée comme étant l’une des plus corrompue au monde. Le visa coûte 30$ mais tout est prétexte à alourdir la note pour les touristes non avertis. Heureusement Laura avait écumé les récits des blogs depuis plusieurs semaines, et c’est ultra préparés et le couteau entre les dents que nous nous sommes lancés à l’assaut de la frontière. Voici notre récit depuis les 4000 îles au Laos à Phnom Penh, et comment nous avons réussi à éviter toutes les arnaques. 🙂

Des 4000 îles à la frontière

Le bateau pour Nakasan

La première étape est de se rendre jusqu’au poste frontière. Nous logions à Don Khon, aux 4000 îles. Il est possible là bas d’acheter des tickets direct jusqu’à Phnom Penh. Celui-ci comprend le bateau pour rejoindre Nakasan, puis le bus direct jusqu’à la capitale cambodgienne. Nous n’avons pas pris ce bus car premièrement c’est plus cher que de tout négocier soi-même et deuxièmement car ça fait arriver au poste frontière avec tous les touristes vers 11h. De plus les chauffeurs de bus n’hésitent pas à vous mettre la pression pour que vous acceptiez de payer les bakchichs demandés par les douaniers. Bref tout le monde est de mèche pour vous faire payer.

Nous avons donc préféré nous débrouiller par nous même. Nous avons trouvé un bateau qui part à 6h30 (en théorie, 6h50 en réalité) depuis Don Khon jusqu’à Nakasan. Ce bateau est utilisé par les locaux pour aller faire leurs marché à Nakasan avant de revenir sur leur île. Nous avons pris les tickets chez Mr Happy, ça nous a coûté 20 000 Kip par personne soit le prix normal.

Se rendre au poste frontière lao en tuk-tuk

Une fois arrivé à Nakasan (vers 7h15), la deuxième étape est de trouver un moyen de transport jusqu’à la frontière. Il y a une seule compagnie de bus qui fait le trajet (jusqu’à Phnom Penh) et c’est cette compagnie qui prend tous les touristes. Ils ouvrent vers 8h et pour éviter de partager leur business, ils interdisent aux locaux de transporter les touristes jusqu’à la frontière. Du coup il faut trouver un tuk-tuk ou une moto qui veut bien faire le trajet, avant 8h. Finalement pour nous ça c’est assez bien passé, nous avons attendus deux minutes avant qu’un tuk-tuk nous propose de nous y emmener pour 80 000 Kip à deux (ça doit même être possible de faire baisser encore le prix). Le trajet dure environ 20 minutes. Pour éviter les problèmes avec les bus et les douaniers, ils nous a laissé à 1km de la frontière, on a fini à pied. Le chauffeur portait même son casque, c’est dire à quel point il était prêt à tout pour ne pas être reconnu.

Pour la petite histoire le tuk-tuk était un espèce de side-car bricolé sur une moto et la roue du side-car était complètement voilée, on s’est arrêté deux fois pour vérifier que tout allait bien. On a eu un peu peur mais nous sommes arrivés !

Première étape réussie, nous sommes arrivés au poste frontière à 8h25 bien avant le flot des touristes.

Le tampon de sortie du Laos

Pour sortir du pays, il faut que l’agent des douanes lao tamponne votre visa. Si vous le voulez vous pouvez aller directement jusqu’au Cambodge (personne ne vous arrêtera), mais l’entrée vous sera refusée si vous n’avez pas validé la sortie du Laos d’abord.

Premier contact avec le douanier lao

Nous étions les seuls touristes à ce moment là au bureau des douanes. Pour tamponner nos passeports et valider notre sortie, le douanier nous a demandé 2$ par visa. Nous étions préparés à ça, alors Laura est restée assise derrière pendant que je suis allé parlé en premier avec le douanier. C’est là que le jeu d’acteur commence. Il nous explique que c’est comme ça, que tout le monde paye quelque soit sa nationalité et que si on ne paye pas il ne nous laisse pas sortir. Je le laisse parler et faire son argumentaire, puis je lui dis « Ok, but I know the stamp is free » en lui tendant les passeports avec un grand sourire. Retour à la case départ, il commence à être exaspéré, il refait son argumentaire, je lui redis ma phrase à la fin puis je vais m’asseoir.

C’est là qu’un gars sorti de nulle part arrive avec son scooter s’arrête devant nous pour nous expliquer qu’on est obligé de payer sinon on ne passera pas, qu’on resterait 3 jours, bla bla bla… On l’écoute, le remercie de ses conseils et on l’envoie gentiment balader. Il nous donne rendez-vous à la frontière cambodgienne. Nous savons très bien qu’il va finir par nous proposer de faire tous les papiers pour nous moyennant finances.

Deuxième et troisième tentatives

5 minutes plus tard c’est Laura qui s’y colle avec le douanier, il ressort tout son speech, et elle répond « Sorry I don’t speak English, free stamp please. » avec un grand sourire. Il s’énerve un peu et il repart dans son explication. Même réponse. Puis Laura viens se rassoir  A ce moment là on avait envie de rire, mais il fallait rester sérieux.

Quelques minutes plus tard c’est à mon tour. Rebelote pendant 3 minutes. Avant d’aller m’asseoir, je lui fait remarquer que je suis assis juste là et qu’il n’hésite pas à m’appeler dès qu’il sera prêt. J’ai eu le droit à un « fuck you »…

L’obtention du tampon

C’est finalement avec Laura que ça s’est débloqué. Quand elle est retournée à la charge avec son « I don’t speak English. Free stamp please », le douanier d’à côté a craqué a pris nos passeports et les a tamponnés. Victoire ! Ça nous a pris 25 minutes.

Le visa d’entrée au Cambodge 

Une fois nos visas du Laos tamponnés, nous avons parcourus les 300 mètres à pied qui séparent les deux bureaux des douanes. Et c’est reparti. La douane côté Cambodge est neuve, une partie est encore en construction.

Le formulaire de santé

Nous étions les seuls à passer la douane à cette heure ci. En arrivant devant, nous avons été accueillis par une dame qui nous a demandé de remplir des formulaires. Nous nous exécutons. Juste avant de lui rendre on se rend compte qu’elle va prendre notre température et là c’est le drame. Nous avions lu beaucoup de choses à propos d’un faux médecin qui sévit entre les deux postes frontière, et qui prend la température moyennant 2$ en faisant croire que c’est obligatoire. Du coup on lui fait remarquer que ce n’est pas le formulaire d’entrée au Cambodge et que ce n’est pas obligatoire. Je barre ma feuille, nous saisissons les sacs et nous rentrons dans le bureau des douanes. Entre temps elle s’est levée et est allée prévenir un douanier. A peine nous avions passé la porte que deux mastodontes (si si des mastodontes grands et gros, on voit qu’ils s’engraissent bien avec les dessous de tables) nous tombent dessus et nous ordonnent de ressortir pour remplir le formulaire. Ils nous disent que c’est gratuit. On a quand même un peu flippé et on s’est exécuté. Elle nous a pris la température, nous a demandé notre certificat de vaccination internationale (nous n’avons jamais lu qu’ils le demandent, alors nous supposons qu’elle cherchait un prétexte pour nous faire payer) puis nous laisse passer.

Premier contact avec les douaniers cambodgiens

Une fois dans le bureau des douanes, nous avons rempli les formulaires, nous glissons 30$ pile dans chaque passeport. Je suis ensuite allé le donner au douanier. Il a pris les papiers, a regardé l’argent et m’a expliqué que le visa coûte 30$ mais qu’ils ajoutent 5$ de frais de tampon. Je lui dis que non, le tampon est gratuit et lui demande de nous le faire. Après m’avoir fusillé du regard, il me rend les passeports et l’argent, arrache les photos agrafées au formulaire qu’il jette à la poubelle, se lève et part. Il est très agressif. Je retourne m’asseoir. Nous sentons que ça va être long.

L’intervention du chef

Finalement à peine 1 minute plus tard un autre douanier arrive (sans sa veste, on suppose que c’était le chef), nous explique que si on arrive par avion c’est 30$, mais que ici c’est un petit poste frontière alors c’est plus cher et nous demande si nous avons un bus de prévu après. Comme d’habitude nous lui disons que le tampon est gratuit, que nous n’avons pas de bus de prévu, que de toute façon nous n’avons pas plus de 30$ chacun sur nous et que nous ferons du stop après le poste frontière. Bref nous ne lâchons rien. Et là miracle, il craque et demande à un douanier de nous faire les visas. Il a du comprendre que nous étions prêt à squatter son hall toute la journée. Il était 9h00 du matin et les premiers touristes commençaient à arriver, alors autant se débarrasser de nous tout de suite.

En sortant nous avons croisé celui qui avait essayé de nous vendre ses services pour passer la frontière, celui qui nous promettait que nous resterions 3 jours ici. Nous n’avons pas manqué de lui faire remarquer que nous étions déjà dehors.

À 9h10 nous avions nos visas cambodgiens. En tout ça nous a pris 1h10.

De la frontière à Phnom Penh

Une station de bus se trouve juste après la frontière. Nous avons négocié le bus à 16$ par personne pour aller jusqu’à Phnom Penh et l’avons attendu. Le bus en question est celui qui part de Nakasan avec tous les touristes. Quand il est arrivé, la plupart avaient pris l’intermédiaire proposé dans le bus et payé 40$. Les autres avaient tenté leur chance par eux même. Le bus attendait que tout le monde ai fini pour repartir. D’après ceux avec qui nous avons discuté, personne n’a réussi à éviter tous les bakchichs.

Nos conseils pour éviter les arnaques à la frontière Laos Cambodge

• Prendre un bus uniquement jusqu’à la frontière.
• Arrivez le plus tôt possible afin d’éviter d’être avec tous les autres touristes.
• Gardez à l’esprit que c’est un jeu d’acteurs entre eux et vous.
• Restez souriant et calme en toutes circonstances. Ils vont s’énerver pour vous intimider mais il ne faut pas réagir.
• Ne jamais leur demander « pourquoi », ne pas argumenter et ne surtout pas les menacer (le coup de fil à l’ambassade ne vous aidera pas). Juste « the stamp is free » avec un sourire.
• Ne pas arriver en gros groupe, ça représenterait un trop gros manque à gagner pour eux.
• Ne pas réserver de bus derrière.

Bonne chance pour votre traversée, envoyez-nous un e-mail pour nous raconter si ça a fonctionné.