Pendant longtemps Budapest a été éclipsée par les autres capitales d’Europe de l’Est comme Prague ou Vienne. Pourtant elle mérite amplement une visite et nous avons adoré les 5 jours passés à l’arpenter.
Jusqu’à présent nous n’avions jamais voyagé en sac à dos et avant de nous lancer dans 1 an de backpacking, nous avons décidé de faire un « voyage test ». Notre choix s’est arrêté sur Budapest. Proche de la France (easyjet vient d’ouvrir une ligne directe depuis Lyon), peu chère pour ne pas entamer notre budget tour du monde, et riche culturellement, elle était toute désignée.
Nous y sommes donc allés du 14 au 19 mai 2016 et avons passé environ un jour par zone. Cela nous a permis de prendre notre temps et de musarder dans les petites rues.
Rejoindre le centre ville
Arrivés à l’aéroport, nous vous conseillons de ne retirer au distributeur que 4000ft pour acheter les billets de bus et métro car les taux sont vraiment désavantageux (et encore pire au bureau de change).
Ensuite, pour rejoindre le centre plusieurs solutions s’offrent à vous. La plus économique reste de prendre le bus 200E jusqu’à l’arrêt Kobanya-Kispest puis le métro M3. Ce dernier est une expérience à part entière : les rames sont plutôt anciennes et lorsque les portes se ferment mieux vaut ne pas être au milieu si on ne veut pas risquer la décapitation. La fermeture est assez… violente. Cependant le métro fonctionne bien et permet rapidement de rejoindre le centre de Pest.
Le Centre ville de Pest
Il est très dense et se visite aisément à pied. Vous n’êtes jamais bien loin d’un monument (ni d’une statue d’ailleurs, il y en a des dizaines, même une de Columbo). Les mordus d’architecture seront ravis par la basilique à l’intérieur grandiose ainsi que par le parlement. Ce dernier a été construit à l’avant guerre, la période faste de la Hongrie et cela se voit : tapis tissés à la main, dorures à l’or fin… et porte cigares de partout pour les parlementaires ;-). L’accès n’est possible que lors d’une visite guidée d’une heure. Il est préférable de réserver à l’avance car les billets du jour sont souvent épuisés avant 10h.
Si vous êtes plus porté sur le shopping, direction la rue Andrassy, aussi appelée les Champs Elysée de Budapest. Ici, les belles boutiques de luxe se succèdent dans des bâtiments aux façades sculptées. Plus loin du centre, en continuant sur l’avenue vous trouverez aussi l’Opéra et le musée de la Terreur. Celui-ci, très marquant, est consacré aux dictatures que la Hongrie a connues au 20ème siècle.
Buda
La colline face à Budapest est moins riche en monuments, c’est la zone plus résidentielle de la capitale. C’est aussi là que se trouve la plupart des bains si appréciés par les hongrois. Entre les luxueux comme les Gellert ou les plus intimistes comme les bains Lukas, vous n’aurez que l’embarras du choix en taille et en tarif. Nous avions tout d’abord opté pour les bains Lukas mais des hongrois nous ont fortement conseillé les bains Szenchenyi (à Pest) et nous avons donc changé nos plans. Cependant au final nous aurions préféré un bain plus local.
C’est aussi dans cette partie de la ville que vous pourrez visiter le château. Il abrite la très belle Galerie Nationale Hongroise, le Musée Historique de Budapest ainsi que la Bibliothèque Nationale Széchényi. Il offre une jolie vue sur Pest et mérite bien une demi-journée à lui tout seul .
En continuant au nord, vous tomberez ensuite sur le bastion des pêcheurs. Outre son architecture très atypique, sa vue panoramique sur la ville et le parlement en font un endroit apprécié des touristes. Pour plus de tranquillité, nous vous conseillons d’y aller avant 10h ou après 19h. L’accès à la galerie est gratuite mais l’entrée dans une tour du Bastion est payante (400ft). Honnêtement cela ne vaut pas le coup, on n’y voit pas grand chose de plus que depuis la galerie.
Le quartier juif
Nous avions hésité à faire la visite de la grande synagogue car elle fait partie des monuments les plus chers. Toutefois nous nous sommes décidés et ne le regrettons pas. Elle est somptueuse et héberge en son sein un musée expliquant la religion juive ainsi que le jardin des souvenirs où sont enterrés des centaines de juifs morts pendant la guerre. A l’arrière, les noms de nombreuses victimes sont inscrits sur les feuilles d’un saule pleureur en acier.
Même en dehors de ce quartier, de nombreux monuments de commémoration sont disséminés dans la ville. Plus qu’ailleurs, on y ressent fortement ce besoin de se souvenir des atrocités de la seconde guerre mondiale. Cela s’explique surement par le fait qu’à Budapest les juifs étaient très bien intégrés et ont longtemps été épargnés par les camps. Ce n’est que 9 mois avant la fin de la guerre que les déportations ont commencés. Cependant cela a suffi pour exterminer plusieurs dizaines de milliers de personnes.
L’île Marguerite
Selon la légende, l’île s’appellerait ainsi car un roi y envoya sa fille (Marguerite) au couvent. Ce petit brin de terre entre Buda et Pest est essentiellement un grand parc où les locaux viennent faire du sport, se promener, ou pique-niquer dès les premiers jours du printemps. Un coin de calme au milieu de la ville. Nous avons vraiment apprécié d’y passer un après-midi reposant, loin du circuit touristique. En plus du grand parc, vous y trouverez des petits bars, des terrains de sport, un zoo, un jardin japonais et les ruines d’un ancien couvent.
Finalement la capitale hongroise n’a rien à envier aux capitales voisines. En plus de ses nombreuses richesses, elle est très abordable: nous avons tenus sans trop de difficulté le budget « backpacker » de 28€/jour et par personne. Même si beaucoup pensent que 3 jours à Budapest suffisent, nous avons eu un goût d’inachevé en la quittant au bout de 5. Un peu bipolaire avec d’un côté la dynamique Pest et de l’autre le calme Buda, nous sommes assez persuadés qu’elle ne saurait rester encore longtemps dans l’ombre.
Nos coups de cœur
Le bastion des pêcheurs dont l’architecture est juste sublime.
La grande synagogue et le jardin des souvenirs, très émouvants.
L’île Marguerite pour l’immersion dans le quotidien des budapestois.
Nos déceptions
Ne pas avoir eu le temps d’aller au Memento Park où les anciennes statues communistes s’accumulent.
En un sens, les bains Szenchenyi. L’entrée est majestueuse, la quantité de bains et piscines de différentes températures est impressionnante mais ils ne sont pas très bien entretenus (peintures qui s’écaillent, fissures) et manquent un peu de charme. Les bains Lukas (les plus vieux de la ville) ont sûrement plus d’âme.
La pâtisserie hongroise. Mise à part les kurtoskalacs, le reste ne nous a pas vraiment conquis.
Informations utiles et conseils
Même un fois en ville, comparez plusieurs bureaux de change : quand nous y étions cela varié de 240 ft à 320ft pour 1€..
Pour les bains Szenchenyi, nul besoin de payer pour une cabine privée. Prendre un casier donne accès à des cabines pour se changer.
Si vous êtes en budget serré, rendez-vous au Spar (un supermarché). Il y a toujours une zone avec des produits à consommation immédiate (pizza, friands, pâtisserie) à moins d’un euro.
Concernant les restaurants, 3 bonnes adresses pour se régaler:
- Sur le mont Gellert, le Kis Borostyan. Le local chez qui nous avons couchsurfer nous y a amené et nous nous sommes régalés à 3 pour 13€ (en tout !). De très bonnes soupes et pizza.
- Dans le quartier juif, le Castro Bistro (Madach Ter 3). Prix raisonnable, goulash délicieux et très bien servi.
- Un peu au dehors du centre, le Karcsi Vendeglo (Jokai st 20). Service efficace, carte traditionnelle, quantité plus que raisonnable, prix modéré… tout bon pour ce resto.
Le parlement se visite uniquement avec un guide. Pensez à réserver en avance sur le net. Les places partent vite et vous ne pouvez acheter sur place que les billets pour le jour même.
Pas la peine de payer le téléphérique pour monter au château (1500 forint!). Longez en direction de Gellert pour aller aux jardins royaux (entrée gratuite). Ici un escalator vous mènera au château.
Le mardi vous pouvez aller directement à l’Opéra et voir avec eux s’il reste des places pour le soir même. Dans ce cas les prix seront divisés par deux.
